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Docteur ès médailles




 LES JEUX OLYMPIQUES A 45 MINUTES DE PARIS / ÉPISODE 10

JO Cérémonie d'ouverture J - 2

PARIS 2024 / 26 JUILLET - 11 AOUT



Toubib des équipes de France de VTT et de BMX pendant quinze ans, Jean-Louis Coche a enrichi ses campagnes de médailles à chacun de ses rendez-vous olympiques. Il a également soigné les basketteurs du RCB durant vingt-neuf saisons !


 POUR CLORE LA MINI-SERIE DE PORTRAITS OLYMPIQUES, Le sport sans limite a pris une décision chirurgicale en se rendant dans la salle d’examen de Jean-Louis Coche, un dernier patient peu ordinaire.


Jean-Louis Coche, 69 ans le 22 août, ne s’est jamais aligné au départ d’une épreuve olympique. Pourtant, il peut se targuer de trois participations au plus grand rendez-vous planétaire qui soit. Mieux, il a magnifié ses quinzaines de Sydney (2000), Pékin (2008) et Londres (2012) en ramenant (au moins) une médaille de chacun de ses voyages.


Fin du suspense pour les amoureux de cyclisme. Ils n’ont pas attendu ces quelques lignes pour savoir que Jean-Louis Coche a gagné ses galons olympiques en revêtant la tenue bleu-blanc-rouge du médecin de l’équipe de France de VTT d’abord puis du VTT et du BMX ensuite pendant quinze années.


Porte-bonheur multi médaillé


Le Doc aurait pu ajouter Athènes à son tableau de chasse olympique... « mais il n’y avait pas assez de place au village et c’est le médecin de la piste qui a officié auprès des vététistes », explique-t-il.


Alors, vous pensez bien que Jean-Louis Coche n’est jamais en panne d’anecdotes quand on lui tend, non pas la perche, mais le guidon de ces redoutables machines.


Plus qu’une anecdote, sa première histoire est un implacable constat : le Doc est un porte-bonheur.


On l’a dit, il a veillé avec succès sur la santé et la forme de futurs médaillés tricolores. « Depuis que j’ai arrêté ma mission médicale en 2015, le VTT n’a plus récolté de médailles, regrette-t-il. J’espère que la « malédiction » va s’achever à Paris. »


Ses espoirs se dirigent notamment vers la Rémoise Pauline Ferrand-Prévot. « Elle a tout gagné sauf les Jeux. A Londres et à Rio, elle s’est ratée. Cette année, elle a tout organisé en fonction des JO. D’après ce que j’ai vu, Pauline a tiré des enseignements de ses échecs passés. Aujourd’hui, elle vole. Mais le VTT est un sport mécanique. Tout peut arriver. »


La renaissance de la tradition française


« Je la connais depuis qu’elle est cadette 2e année. » Il la connaît tellement bien qu’il peut réciter son CV par cœur. Les cinq titres mondiaux de VTT de PFP légitiment un autre titre, celui de plus gros palmarès de la planète dans sa discipline. « J’espère qu’elle va enfin se défaire de la poisse qui la poursuit aux JO. »


Alors, même s’il n’est plus dans le staff tricolore, le natif de La Francheville espère participer, à sa façon (en tant que supporter), à la renaissance de la tradition et de la moisson de médailles françaises grâce à Pauline Ferrand-Prévot – il le souhaite – ou au duo masculin Koretsky – Sarrou. Réponse sur la colline d’Élancourt dans les Yvelines les 28 et 29 juillet.


 

 La valise XXL et les missions du Doc


Pas question de pédalier, de fourche, de chaîne, de cadre ou autres éléments indispensables au bon fonctionnement d’un VTT dans le quotidien du Doc ! Même s’il connaît toutes ces composantes sur le bout des doigts, Jean-Louis Coche maniait un tout autre vocabulaire lors de ses escapades vététistes.


Il y a bien sûr les mots qui touchaient à la santé, aux soins, à la forme des sportifs et qui guérissent les maux. « J‘ai une valise pharmaceutique avec tout ce qui est nécessaire pour parer à l’imprévisible », lâche-t-il. Et il y a l’arme fatale, celle à laquelle aucune blessure ne résiste... « Ce qu’il y a de plus précieux, c’est mon pistolet de mésothérapie. »


Une véritable nounou


Utilisée pour et par la médecine du sport, cette technique lutte contre la douleur, traite des blessures comme des entorses, tendinites du coude, élongations ou déchirures musculaires... par injections percutanées d’une grande précision à l’approche d’une échéance ciblée.


« Mon rôle était encore plus large que cela, rappelle le Rémois d'adoption de longue date. « Je gérais tout, l’administratif comme le médical. » Les commandes, les déclarations des produits emportés, l’inventaire mais aussi l’accompagnement dans l’ambulance d’un vététiste blessé en compétition, l’évolution médicale, la surveillance de la cuisine proposée aussi. Ah, les sauces... Il maîtrisait tout, on vous dit.

Une véritable nounou pour ces « mécaniques » de haute précision que sont les prétendants aux médailles ! Une nounou qui a su gagner la confiance de ses protégés et qui a su se transformer en garde du corps quand les situations l’exigeaient. « Au moment du protocole par exemple, je les accompagnais et les surveillais de près. Pas question qu’il y ait des embrouilles avec le contenu des bidons. »


« Hé Doc, tu viens avec nous ? »


Mais pour acquérir cette confiance – élément primordial de la performance -, Jean-Louis Coche a dû faire ses preuves comme « dénicher cinq litres de lait de riz pour Caroline Chausson lors d’une épreuve en Chine et une fois l’improbable mission accomplie comprendre que c’était plus un test qu’une nécessité. »


Et puis, il y a le mental du champion qui s’entretient au quotidien. « On est au service de l’athlète, précise-t-il. Il faut toujours être positif et ne jamais employer de négation dans les phrases au cours des discussions que l’on peut avoir avec eux. Surtout quand les JO approchent. »


Cette confiance peut se traduire de différentes façons. Le Doc en retient une qui l’a particulièrement marquée. « Quand les sportifs se retournaient vers moi avant une séance et me demandaient : Hé Doc, tu viens avec nous ? J’en ai encore des frissons et plein d’images dans la tête. » 


 

« Julien Absalon m'a appris beaucoup de choses » 


Dans le cabinet médical d’ISOS (Institut du sport Olivier Selva) à Tinqueux, il est impossible de ne pas savoir que le VTT et le BMX ont tenu, tiennent toujours, un rôle important dans la vie de Jean-Louis Coche. Des panneaux de photos retraçant ses JO, ses championnats du monde et d’Europe ornent le mur faisant face à son bureau.


Pour accompagner quelques-unes de ses accréditations – sacrés trophées – les photos qui le voient en compagnie des stars de la discipline française trônent en bonne place. Miguel Martinez (or 2000), Caroline Chausson (or 2008), Julie Bresset (or 2012), Jean-Christophe Péraud (argent 2008), Laetitia Le Corguillé (argent 2008) et bien sûr Julien Absalon (2 médailles d’or 2004, 2008) ont donc posé avec Jean-Louis Coche comme pour lui transmettre une partie de leurs lauriers olympiques.


Parker, Riner, Mekhissi, Diniz...


Les spécialistes des deux roues ne sont pas les seuls à couver quotidiennement du regard le Doc.


Dans sa salle « d’exam-expo », les regards de Tony Parker, Ronny Turiaf, Boris Diaw, Teddy Riner, Rafael Nadal, Novak Djokovic, Mahiedine Mekhissi (photo), Yohann Diniz veillent sur le maître des lieux avec admiration... Ils semblent tous protéger ce spécialiste d’un autre sport pas encore olympique : le pistolet de mésothérapie.


Pour en revenir au VTT, Jean-Louis Coche ne cache pas son admiration pour Julien Absalon qu’il a accompagné de 2000 à 2014. « Il m’a appris beaucoup de choses. J’ai observé comment fonctionne un athlète de haut niveau, sa science de ce qui semble être un détail. Chez Absalon, l’obsession du poids va jusqu’à se déplacer avec sa machine à pain ! »

 

 

Les voyages, le VTT et le basket


Si ses déplacements avec les vététistes et les BMX l’ont emmené dans tous les pays européens ou presque, ils lui ont aussi permis de découvrir d’autres contrées comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Chine, l’Afrique du Sud ou encore le Canada, les États-Unis, l’Argentine.


Mais bien avant ces périples, Jean-Louis Coche avait déjà montré son côté globe-trotter. « En 1988 au moment de mon installation, on m’a proposé de devenir de médecin du RCB (Reims Champagne Basket). Cela a duré 29 ans avec comme souvenirs inoubliables nos déplacements en coupe d’Europe, la coupe Korac, à Ovarense (Portugal) puis à Rome (contre Il Messagero). »



 

Une sacrée équipe !


Qu'ils ne m'en veuillent pas ! Ils ou elles ont connu la joie et l'honneur de défendre les couleurs de la France lors de précédents Jeux olympiques. Faute de temps, Le sport sans limite n'a pu leur accorder la place qu'ils méritaient amplement. Comme toute bonne liste, celle qui va suivre sera, bien sûr, incomplète.

Il y a ceux qui ont décroché leur sélection pour les JO d'hiver et les Jeux paralympiques qui seront abordés prochainement.


Ils auraient pu rejoindre le club des Rémois honorés par Le sport sans limite :

Gérard Ugolini (saut en longueur à Mexico 1968), André Byrame (100 m à Munich 1972), Nadine Fricout (Prévot - 100 m haies à Montréal 1976), Robert Astier (arbitre de lutte), Jérôme Roussat (entraîneur épée hommes), Audrey Sauret et Stéphanie Vivenot (basket), François Barouh (kayak bronze à Los Angeles 1984), Gilles Bosquet (aviron, argent à Atlanta 1996), Mohamed Kounta (relais 4x400 m), Eunice Barber (heptathlon, saut en longueur), Anabelle Prawermann (beach volley), Jules Rambaut (basket 3x3)


 

A (re) lire aussi : La saga des Jeux à la rémoise



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