L’équipe rédactionnelle du service des sports de L’Union doit relever chaque jour un double défi. Couvrir les rendez-vous organisés dans sa zone de diffusion et sur le territoire français quand des athlètes régionaux défendent leurs chances.
Avec la presse quotidienne régionale (PQR), on s’engouffre dans un milieu de proximité. Et qui dit proximité, dit contacts réguliers. La rédaction sportive de L’Union traite l’actualité de trois départements (Aisne, Ardennes, Marne) ainsi que des informations fournies par les agences de presse.
« Nous sommes dix journalistes dont trois détachés dans les départements, pour remplir nos missions », dévoile Gérard Kancel, le responsable de la rédaction sportive. Ce chiffre implique des choix dans le traitement des infos, réclame des jonglages et des arbitrages quasi quotidiens. « On peut classer nos reportages dans deux colonnes : les championnats réguliers et les événements occasionnels comme un championnat de France de cyclo-cross par exemple. »
Pour compléter le tableau, on peut diviser ces rendez-vous en deux catégories : ceux d’audience nationale ou plus et les autres.
Voiture, train ou avion ?
On pourrait gratter un peu plus et découvrir de nouvelles strates : les équipes suivies par des journalistes professionnels lors de tous les matches, celles couvertes à domicile (les rencontres à l’extérieur sont commentées par des journalistes travaillant pour des médias sur place), celles encore « confiées » à des correspondants de presse (40 sur les trois départements).
Voilà pour le cadre général. Reste à mettre en place tous les éléments qui permettront aux journalistes de relater le spectacle du terrain dans les meilleures conditions.
« Je dois déjà planifier l’emploi du temps de chacun sur un mois », souligne Gérard Kancel (photo). Il faut également tenir compte du temps de déplacement. « Jusqu’à 250 km, on prend la voiture. Au-delà, on privilégie le train et l’hôtel. Mais, un déplacement lointain le samedi implique un retour tardif le dimanche… et un homme de moins pour la relecture, la mise en page et l’envoi dans les services techniques. Il faut tenir compte de tout cela. De l’aspect économique aussi, même et si c’est un budget géré par la direction. »
« Désormais, c’est le Web First »
Si les championnats domestiques sont « faciles » à gérer, les compétitions occasionnelles suivent un autre protocole. « Il faut déjà déterminer si telle ou telle manifestation en dehors de notre zone de diffusion présente un intérêt régional. Nos représentants ont-ils des chances de titre, de podium ? Il faut vendre notre présence sur place à notre rédaction en chef. »
Un championnat de France d’athlétisme, de natation, le Tour de France ou encore le Graal des événements, j’ai nommé les Jeux olympiques, s’étirent sur plusieurs jours et génèrent davantage de frais. Comment illustrer ces reportages ? Faut-il envoyer un photographe ou récupérer des clichés auprès de confrères locaux, des agences de presse ?
Là aussi, le travail en amont est primordial. Il faut effectuer les réservations d’hôtel longtemps à l’avance, demander les indispensables accréditations, vérifier que les passeports ou visas de l’envoyé spécial ne sont pas périmés…
Depuis quelques années, les journalistes se voient confier une nouvelle tâche : la vidéo. « Désormais, c’est le « web first », la priorité pour le web ». Car, l’arrivée des réseaux sociaux sur le circuit des infos a obligé les médias traditionnels (les quotidiens en l’occurrence) à s’adapter. « Dans les réseaux, tout le monde est un peu journaliste. Il faut se servir des infos diffusées comme d’une alerte. »
Les heures de bouclage
Que ce soit à René-Tys ou à Delaune ou bien encore dans des salles et terrains loin de la maison-mère, les journalistes doivent constamment évoluer avec un œil rivé sur l’horloge.
Car pour être à l’heure chez votre libraire préféré, dans les kiosques ou vos boîtes aux lettres, les papiers doivent arriver à la rédaction sportive dans les délais impartis. Quelquefois, en fonction de l’importance de l’événement, un « débord » de temps est accordé pour l’envoi des textes.
Sinon, il faudra envoyer l’édition avec un « papier bouche-trou » et effectuer le changement (le bouche-trou remplacé par le papier d’actualité) pour l’édition suivante.
L’Union a en charge la confection de ses trois éditions départementales mais aussi celle d’autres quotidiens du groupe belge Rossel. Pour information, voici les délais de bouclage par édition :
Paris Normandie 22h30 ; L’Est Eclair (Aube) 22h45 ; Nord Littoral 23h ; L’Ardennais et L’Union Ardennes 23h30 ; L’Union Aisne 24h ; L’Union Marne 0h15.
Un rapide calcul vous indique que le compte-rendu d’un match de foot programmé à 21h n’apparaîtra pas dans les éditions de Paris Normandie. « Ils compensent en donnant dans un premier temps le chapô de l’AFP (Agence France Presse) sur leur web. » Quand on vous affirmait que la PQR n’avait d’autre solution que de s’adapter !
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