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Les gros maux du hockey

Qui dit hockey, pense immédiatement aux impacts et aux risques de blessures. Catalogue volontairement incomplet des pathologies de la discipline.


Qui dit hockey, s’il pratique la discipline ou s’il la côtoie, balaie d’un revers de crosse cette idée reçue qu’on ne sort pas indemne d’un match. Un entraînement approprié, une musculature adaptée, un matériel de protection de qualité (casque, plastron…) mais aussi le sens de l’anticipation et de l'évitement, une technique gestuelle sans faille sont autant de « remèdes préventifs ».


Alors oui, la vitesse du jeu et des joueurs, la puissance des tirs (un palet de 170 grammes peut atteindre la vitesse de 175 km/h !), les lois du jeu ont un impact sur la violence des chocs (voir les photos d'archive de Christian LANTENOIS) entre joueurs ou contre la balustrade. Pour autant, le hockey n’est pas le vilain petit canard des sports.


Le rugby, le football connaissent leur lot de blessures. Dans d’autres disciplines, comme le ski alpin, le patinage, les sports mécaniques ou encore le jogging (satanées entorses de la cheville !), le risque zéro n’existe pas.

Grimacer et s’accrocher


Au contact (!) régulier des Phénix de Reims (Division 2), Cyril Tintinger, ex-président du club et médecin de ces solides gaillards, a établi le podium des blessures constatées. « L’entorse acromio-claviculaire, les ligaments croisés du genou touchent souvent les hockeyeurs », constate-t-il. « Puis viennent les traumatismes faciaux, les coups sur les poignets et les commotions cérébrales. » On parle là de fréquence de ces pathologies et non de leur gravité.


Au pied de ce podium peu recherché, les hockeyeurs ont placé les commotions cérébrales qui font l’objet d’une grande attention des instances fédérales (protocole, questionnaire, visites de contrôle…).


Curieusement et heureusement, les gardiens sont épargnés. Il faut dire qu’ils bénéficient d’une zone de but dédiée et également d’une garde rapprochée (leurs défenseurs) qui ne tolère pas que l’on s’en prenne à son dernier rempart… et le fait savoir, souvent d’une façon musclée.


Le diagnostic posé, le protocole engagé… il reste aux malheureux blessés à s’armer de patience et de courage pour retrouver tous leurs moyens. Avec l’aide des kinés, ils vont grimacer, souffrir, pleurer peut-être mais s’accrocher à leur envie de remonter sur la glace. Grâce à Martin Prat, joueur des Phénix et étudiant en 4e année de kinésithérapie, on en saura un peu plus sur les différentes étapes de ce (très, trop) long chemin de croix.


TRISTE PODIUM


ÉPAULE

GENOU FACE




1. 🏅 ENTORSE ACROMIO-CLAVICULAIRE


L’épaule fait partie des articulations les plus à risques. Elle subit des chocs latéraux lors de mises en échec (les défenseurs surtout, lors des luttes derrière la cage), des chocs sur le sol (chutes) ou encore des chocs contre les balustrades.


Le diagnostic.« Il existe trois stades d’entorses qui entraînent des indisponibilités de sept jours à six semaines », annonce le Doc.


Le protocole. – Le stade 1 réclame du repos sportif. Les stades 2 et 3 une immobilisation de l’articulation avec une écharpe. Trois semaines de rééducation sont nécessaires avant un retour sur la glace. Le stade 3 réclame davantage de patience et si besoin une intervention chirurgicale peut être décidée.


La rééducation. – Après immobilisation du bras le temps de la cicatrisation tissulaire (+/- 21 jours), l’écharpe est remplacée par des straps, plus fonctionnels. La cicatrisation peut être favorisée par des techniques comme la thécarthérapie, une machine qui utilise des courants à haute fréquence. Elle permet de stimuler les processus de cicatrisation en augmentant la microcirculation, la vasodilatation et la température interne.


La reprise est progressive (mobilisation, renforcement musculaire de l’épaule). L’objectif final est d’obtenir un mouvement fonctionnel en charge et indolore (comme le lancer). Pour le retour au sport, les straps et les K-tape - ces bandes de couleur autocollantes et élastiques - peuvent être utilisés. Cela procure au sportif une sensation de sécurité et une confiance accrue.


La prévention. – Pour éviter ces désagréments, une prévention efficace s’impose. Une bonne musculature, du matériel de protection (casque, plastron à changer tous les ans), l’anticipation des chocs sont des armes essentielles.


2. 🏅 RUPTURE DU LIGAMENT CROISÉ ANTÉRIEUR


La rupture des ligaments croisés peut survenir après un choc avec un adversaire à la suite d'un impact latéral ou elle peut « se faire tout seul après un brusque changement de direction. La lame se plante dans la glace et le genou continue de tourner. »


Le diagnostic. – La rupture nécessite une intervention chirurgicale


Le protocole. - L’indisponibilité est de six mois. « Auparavant, il fallait compter neuf mois. Les techniques chirurgicales ont évolué, affirme le médecin rémois. Aujourd’hui, on n’ouvre plus le genou, on effectue une arthroscopie. On intervient en faisant des petits trous dans l’articulation. On pratique une auto-greffe. Les fragments de tendons provenant des ischio-jjambiers sont plus courts que le tendon d’origine. »


L’articulation étant moins dégradée par l’arthroscopie, la rééducation peut commencer après six semaines (contre trois à quatre mois auparavant). Le retour à l’entraînement se fait vers le dixième mois (sportif amateur)


La rééducation. – Elle ne peut débuter que sur un « genou sec », non inflammatoire. Dans le premier temps, il faut récupérer les amplitudes articulaires, surtout l’extension avec des exercices passifs/actifs.


L’étape suivante est la réactivation du quadriceps jusqu’à une extension active complète. Le renforcement musculaire du quadriceps est introduit de plus en plus tôt dans la rééducation (amplitudes 90°-45°) avec des charges de travail faibles voire nulles puis plus fonctionnelles (squats, presse…)


Quand le schéma de marche est redevenu normal (sevrage des aides techniques comme les béquilles), les charges et les amplitudes lors du renforcement augmentent. La suite, c’est l’entraînement neuro-musculaire et proprioceptif, le vélo (travail aérobie), la reprise de la course, du saut dans l’axe.


Le retour à la compétition est précédé de tests physiques (des hop tests, « sauts en unipodal ») et un test psychologique.


La prévention. – Là encore, de « gros muscles » - les quadriceps et les ischio-jambiers - peuvent prévenir la blessure.


3. 🏅 TRAUMATISMES FACIAUX


Les traumatismes faciaux sont assez fréquents « et certains pourraient être évités si les joueurs utilisaient le matériel de protection existant. « Les joueurs de moins de 18 ans sont obligés d’évoluer avec un casque équipé d’un grillage ».


Quand, ils passent dans la catégorie supérieure, ils s’empressent de ranger cet ustensile au fin fond de leur armoire au prétexte que maintenant « ils sont grands » et surtout pour éviter les quolibets et chambrages – très utilisés au hockey - de l’adversaire. Il existe aussi des visières qui protègent les yeux. Elles aussi ne trouvent guère grâce… aux yeux des hockeyeurs.


Le diagnostic. - Les arcades, le nez, les dents, les joues, le menton sont souvent touchés par maladresse. La palette de la crosse, un palet dévié, un coup de patin lors d’une chute, un impact sur les montants de la cage, sans compter les « échanges d’amabilité » sont des armes redoutables qui causent des coupures et quelquefois des fractures (arête nasale).


Le protocole. – L’indisponibilité est de quelques minutes. Un passage au vestiaire, quelques points de suture précèdent un retour au jeu quasi immédiat. Les fractures du nez ou la perte d’une dent réclament plus d’attentions et, éventuellement « des soins esthétiques ».


La prévention. – Il s’agit plutôt des protections citées plus haut (les grilles et les visières).

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