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Reims, Terre de Jeux

Paris 2024, c'est demain ! Plus que la capitale, c'est tout un pays qui s'apprête à accueillir ce rendez-vous exceptionnel. A deux pas de Paris, Reims participera également (participe déjà) à cette immense fête. Labelisée " Terre de Jeux ", la cité des sacres a été choisie par les Britanniques pour être la base de lancement de ses équipes de natation et de gymnastique vers les médailles olympiques.


Le sport sans limite ne pouvait pas ignorer ces deux quinzaines (olympiques du 26 juillet au 11 août et paralympiques du 28 août au 8 septembre). Régulièrement, des sportifs rémois ayant vécu cet événement, leurs entraîneurs, réveilleront leurs souvenirs et vous plongeront dans cet univers.


Saison olympique oblige, Le sport sans limite va, à sa façon, évoquer le plus grand événement mondial.


"Il faut savoir d'où l'on vient". J'ai repris cet adage à mon compte. Pour présenter Paris 2024, j'ai donc cherché et trouvé quelques-unes des racines marnaises – des compétiteurs, leur entourage ou leurs potentiels successeurs – afin qu'ils se souviennent de ces moments mémorables.


Une fois par mois, ma saga olympique vous donnera, je l'espère, d'incontrôlables frissons.


Le premier volet de cette épopée sera très personnel. Non, non, je n'ai jamais connu la joie d'être sélectionné pour les JO. En revanche, j'ai vécu la journée post-olympique des frères Jérôme et Fabrice Jeannet après le titre par équipe des épéistes français en 2004 à Athènes. Cela m'a donné l'irrésistible envie de m'essayer à cette arme. Mission accomplie - non sans mal - sur les pistes châlonnaises.


Il y a 20 ans bientôt, j'ai souhaité faire partager cette expérience unique aux lecteurs de l'union par le biais d'un article " Dans la peau d'un champion ". Un moment inoubliable, ce texte ayant été primé et désigné " meilleur article se sport du Grand Est " par l'UJSF (Union des journalistes de sport en France) et LCL (Le Crédit Lyonnais). Je vous propose de le dépoussiérer.

 

SOUVENIRS, SOUVENIRS...

Dans la peau d’un champion


Qui n’a jamais caressé l’ambition de devenir champion olympique ? Mais, qui a eu ou aura l’occasion de réaliser un tel rêve ? Dans le grand public, dans le microcosme du sport... personne. Si vous voulez à tout prix côtoyer le haut niveau, il ne vous reste plus qu’à embrasser la carrière – à risques – d’entraîneur ou celle – très exposée – d’arbitre. A moins que...


Nous nous sommes mis, le temps d’une soirée, dans la peau d’un champion (photo d'archive Remi WAFFLART). Ou plutôt, nous avons enfilé sa tenue de compétition. A l’initiative du cercle d’escrime de Châlons, nous avons relevé le défi et participé au premier « Trophée des médias ».


Vivian Garnier et Jacques Lacour, les maîtres d’armes de la salle châlonnaise, nous ont enseigné le B.A - BA de leur passion.


Quel mystère se camoufle derrière le masque de fer ? La question méritait d’être posée, le voile d’être levé. En franchissant la porte de la salle d’armes du complexe Gérard-Philippe, je ressens les premiers picotements de l’angoisse. Bien sûr, j’ai déjà pratiqué la compétition, mais dans un sport-co. Bien sûr, j’ai déjà foulé les abords d’un championnat du monde d’épée. Bien sûr, j’ai déjà interviewé Fabrice Jeannet, le jeune Martiniquais de Châlons.


Mais, aucune de ces raisons ne me sera d’un grand secours tout à l’heure quand le premier « allez » aura retenti. Pour masquer le trouble, concentrons-nous sur la première étape de la découverte de l’escrime, pas si évidente, celle du « harnachement ».


Escrime rime avec... sécurité. Le pantalon « à manches courtes », le protège-bras, la veste – ah j’oubliais, il faut passer le raccord électrique avant d’enfiler la veste – sont façonnés dans du kevlar et peuvent supporter des charges de 800 Newton (tenue) ou 1 500 (bavette du masque).


Ouf, je suis équipé ! Mais, cela ne me rassure pas davantage. Car, je n’ai jamais de ma vie touché la poignée d’une épée, qu’elle soit droite ou orthopédique. Eh oui, c’est la première chose que l’on apprend : il y a deux types de poignée. L’une facile (!) à prendre en main, l’autre plus « tarabiscotée ». Va pour la poignée droite.


Allumer le feu

Reste encore à enfiler le masque... Finalement, la vision n’est pas si troublée que cela. Au début, bien sûr, on a l’impression que l’horizon est quadrillé comme pour en faciliter sa définition (voir photo). Mais dès le premier assaut, on oublie tout. Ou plutôt, on ne pense qu’à une chose : toucher le premier, allumer le feu (la lampe qui valide le point). Vert ou rouge.


Les maîtres d’armes penseront certainement : « Ces journalistes sont bien des débutants qui ne voient pas plus loin que le bout de leur lame ». Rapidement, on se ralliera à leur pensée virtuelle. Au fil des touches, on se rend compte qu’un point, cela se construit. On le marque d’abord, surtout, avec la tête. Il faut attirer l’adversaire sur de fausses pistes. Lui faire croire qu’il a trouvé la solution et le châtier sans état d’âme.


On peut alors se piquer au jeu. Tenter des touches « comme à la télé ». Au pied façon Laura Flessel, à la main pour imiter Jeannet (« je ne me souvenais plus que c’était si petit un pied ou une main » !) ou tout simplement sur le plastron, plus « accessible ».


Après les traditionnels tours de poule (trois assauts en cinq touches), on s’aperçoit qu’un nouvel adversaire est arrivé : la fatigue. La jambe avant, souvent en flexion, me rappelle les bienfaits d’une pratique sportive régulière. Le tee-shirt, déjà trempé, m’apprend que l’épée est exigeante, qu’elle pompe l’organisme à la façon d’une guêpe.


Puisque les jambes ne répondent plus aussi vite, il va falloir se souvenir des conseils des maîtres d’armes et utiliser sa tête. D’autant que la demi-finale et la finale de nos Jeux olympiques se disputent en quinze touches.


Le résultat n’a que peu d’intérêt. En revanche, la découverte et la meilleure compréhension de la discipline nous feront voir d’un autre œil ces champions que nous ne serons jamais.

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*Cercle d'escrime de Reims, René-Tys, impasse Léo Lagrange / 03.26.85.14.02 / cereims51@gmail.com

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