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Stylo, micro, boulot... Jammot

Rédacteur en chef d’Eurosport pendant seize ans, Christophe Jammot est devenu rémois il y a un peu plus de six ans. Il se dévoile (un peu) en se prêtant au jeu du portrait chinois. Rétro sur sa carrière et infos sur son quotidien toujours aussi animé.



Une conférence, un séminaire, un job dating, un petit déjeuner business, un after work, rien ne le fait reculer. Son arc professionnel est généreusement doté en cordes sensibles et vibrantes... mais jamais usées ! Son carquois aussi est bien équipé. Ses flèches verbales peuvent être acérées, empoisonnées, redoutables mais aussi enflammées, ardentes, étincelantes, voire magiques... Jamais émoussées.


Pour la majorité d’entre vous, Christophe Jammot – c’est de lui qu’il s’agit – est un journaliste de télé qui a animé l’antenne d’Eurosport pendant une vingtaine d’années. Mais, avant de devenir la « voix du football » sur cette chaîne, il a fait ses premières armes dans la presse écrite.


Une belle rencontre avec Thierry Gilardi


« J’ai toujours voulu être journaliste », lâche-t-il dès les premières minutes de notre rencontre. Pourtant, après le Bac (en 1982), la Fac de droit l’accueille. « Cela a été une année blanche », reconnaît-il. Le foot le happe et l’oblige à se réinscrire l’année suivante en 1re année. Et, c’est toujours le ballon rond qui l’éloigne des bancs des amphis. « J‘ai effectué un stage à l’ACP (Agence Centrale de Presse). Ma mission consistait à appeler les stades de 3e division pour récupérer les résultats. »


Une sorte d’échauffement avant l’entrée dans le grand bain du journalisme. « Deux ans après, j‘étais embauché et le jour même, je m’envolais pour Sofia où se tenaient les championnats d’Europe de natation. » Grand bain, natation, vous l’avez ?


Cette année-là, Christophe Jammot « remporta » deux titres (Stéphane Caron sur 100 m nage libre et natation synchronisée par équipes). Il fit surtout une belle rencontre avec Thierry Gilardi, alors à Radio France.


« L’ACP et son responsable des sports Robert Bureau m’ont appris le métier ». Ses exigences aussi. Le téléphone portable n’existait pas encore, les papiers étaient transmis dans les rédactions via les sténos. Il n’y avait guère de marge de manœuvre entre la fin des compétitions et l'heure du bouclage. « Je me souviens des courses pour atteindre les cabines téléphoniques le premier » et donc respecter les délais d'envoi des textes.


Costantini, Arribart, Belmondo, Ickx ses consultants


Quand l’ACP a fermé boutique, la presse magazine (Le sport) puis Radio France Côte d’Azur l’ont accueilli avant qu’un appel de Charles Biétry ne dessine définitivement sa trajectoire. La télévision avec TV Sport qui allait devenir Eurosport, des collaborations avec TF1, Canal +, sept JO ont meublé son quotidien professionnel.


Le foot et ses grands rendez-vous, Paris-Roubaix, le hand avec Daniel Costantini, le recrutement de consultants de haute volée comme Jean-Luc Arribart, Paul Belmondo et Jacky Ickx (pour les 24 heures du Mans) : les temps forts de sa carrière ont largement compensé les temps faibles. « J’ai un petit regret cependant. Ne jamais avoir fait le Tour. Mais, je suis fier de mon parcours. »


Aujourd’hui, le match, son match, continue. « J’interviens toujours « en secours » sur Eurosport lors de soirées foot, rugby ou hand. Je suis prêt au cas où... »


On en revient au propos initial et à ses multiples activités : une conférence, un séminaire, un job dating, un petit déjeuner business, un after work, un média training dans le cadre du groupe Adjan (1). « Un petit déjeuner 8/9, c’est pareil qu’une ITV et très différent à la fois, affirme ce fou de golf devenu Rémois « il y a six ans et demi par amour. » « Mon but est que le public soit à son aise. »


« Je chambre beaucoup, c’est ma nature »

Mais ne vous fiez pas à sa décontraction naturelle et à ses pointes d’humour décalées et déstabilisantes. « Je donne le sentiment que rien n’est préparé. Mais l’impro ou le semblant d’impro, c’est énormément de boulot. »


Qui connaît Christophe Jammot sait que son jeu du questions-réponses n’est jamais lisse. « Je chambre beaucoup, avoue-t-il. C’est ma nature. Je ne fais pas dans le conformisme car je ne m’y retrouve pas. » Ses futurs invités sont prévenus.



(1). – Adjan pour Adrien Jannel. Le Rémois d’adoption a bâti un univers qu’il définit comme « 6 entités dans 3 univers » à savoir Business sport, Formation et alternance, IT et cybersécurité. Récemment, il a noué un partenariat exclusif avec Laliga espagnole pour ses étudiants, avec le magazine Les Sportives, avec BSK (e-sport)


 

PORTRAIT CHINOIS


Christophe Jammot aime les contrepieds. Il le prouve lors de chacun des 8/9 d"Adjan qu'il anime. Les personnalités conviées ne sont jamais à l'abri d'une surprise. Ses auditeurs-invités non plus. Il leur propose par exemple de prendre place dans le fauteuil du salon de coiffure, "Le salon par Jérémy", hôte d'un jour du petit-déjeuner business, pour se présenter. Il n'hésite pas à les inviter à s'asseoir en tailleur sur le tapis de la salle de Strong Fight Gym d'Alexis Fontes (après avoir enlevé leurs chaussures bien sûr) avant de passer à la question l'ancien footballeur aujourd'hui consultant Jean-Luc Arribart.


Ou encore, il convie les chefs d'entreprises à s'installer dans un hangar à Prunay face aux avions qu'ASI est en train de développer pour boire et savourer les paroles matinales de l'ex-footballeur pro et consultant Eric Carrière reconverti dans le milieu du vin (Caves Carrière). Les exemples ne manquent pas. N'est-ce pas Nelson Monfort, Guy Drut, Amaury Delerue, Véronique Pierron, Anne-Laure Paradis, Sébastien Bosquet ou encore Yves Landu, Philippe Candeloro, Bernard Thévenet, Emile Ntamack, Fred Godard ?


Pas question donc de présenter Christophe Jammot d'une manière classique. Il fallait le surprendre à son tour. L'arroseur arrosé en quelque sorte. Ou plutôt l'intervieweur interviewé. Mission accomplie, je l'espère, avec ce portrait chinois auquel il s'est prêté sans réticence.


Christophe, si tu étais…


UN ANIMAL ?

Je serai un cheval. Quand j‘étais jeune ado, mon grand-père possédait un camarguais. C’est sur Pluto qu’il m’a appris à monter. Un cheval, c’est l’image de la liberté. On a du mal à le cerner. Il n’est pas toujours lisible.


UN OBJET ?


Un club de golf. Je suis passionné par ce jeu et ce qu’il induit. On est dans sa bulle. La concentration, la technique sont indispensables pendant la durée d'un parcours.


UNE SÉRIE TV ?

J’ai toujours été très télé. Je le suis toujours. Jeune, j’adorais « Au nom de la loi » et Steve Mc Queen qui interprétait Josh Randall. Qu’il soit d’un gabarit modeste et qu’il réalise de grandes choses m’a toujours attiré.


UN PLAT ?

Une côte de bœuf bleue, c’est merveilleux, simple et compliqué à la fois de la réussir.


UN PAYS ?

Même si j’ai eu la chance d’avoir beaucoup voyagé pour mon boulot, je dis la France. Il y a tellement de possibilités d’en profiter. Il y a les paysages, l’aspect culinaire, la culture...


UNE VILLE ?

Sans hésitation, Séville. C’est l’une des plus belles villes du monde.


« Colombo, mon super héros »


UN CHANTEUR ?

Johnny Hallyday. Pourtant, je le détestais quand j’étais petit. J’ai appris à le découvrir, je l’ai vu en concert. Il avait une façon d’interpréter assez magique. L’hymne à l’amour par Johnny, c’est peut-être mieux que l’original.


UN SUPER HEROS ?

(Réflexion). Les Goldorak, Hulk, ce n’est pas pour moi. Alors Colombo avec sa 403, son imperméable et son cigare, c’est mon super héros.


UNE PLANTE ?

Le cactus. C’est beau et je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser au cheval. C’est beau mais il ne faut pas l’approcher de trop près.


UNE SAISON ?

L’été. J’aime bien la chaleur et on peut jouer au golf.


UN DES CINQ SENS ?

L’ouïe. Ma voix, c’est mon outil de travail. L’audition peut faire ressentir beaucoup de choses.


UNE PIÈCE DE LA MAISON ?

La cuisine. C’est venu avec l’âge. J’aurais bien aimé être un grand chef mais pas dans la pâtisserie où c’est très carré, au gramme près, au degré près. J’aime le côté intuitif, créatif. Et puis j’aime ce côté « diriger en emmenant une équipe avec soi.


« Mes amis me surnomment Tiger »


UNE VOITURE ?

La 205 GTI. C’est avec elle que je me suis le plus amusé.


UNE CHANSON ?

« Fais-moi l’amour, pas la guerre » de Francis Lalanne. Je suis pote avec lui.


UN INSTRUMENT DE MUSIQUE ?

Je n’en joue pas. La guitare électrique sort des sons incroyables. J’ai été petit chanteur dans une chorale...


UN EVENEMENT HISTORIQUE ?

Photo d'archive Christian LANTENOIS


J’hésite entre la chute du mur de Berlin en 1989 et le 11 septembre. J’ai connu les pays du bloc de l’Est. Les attentats-suicides du 11 septembre (en 2001) nous montrent que l’on est dans un monde de fous. Et cela ne s’arrange pas.


UN SPORT ?

Le golf bien sûr. C’est un sport qui répond à beaucoup de choses.


UN SPORTIF ?

Tiger Woods. J’adore son jeu, son côté animal féroce à sang froid. Il dégage une force contenue... comme un cheval. Mes amis golfeurs, Antoine Kombouaré en tête, me surnomment Tiger. C’est très flatteur.



UN CHIFFRE ?

Le 4 en rapport avec un souvenir d’enfance. Ma grand-mère m’a offert mon premier maillot de foot avec le n° 4. Le n° 4 de Saint-Etienne. Celui d’Oswaldo Piazza à qui j’ai raconté cela quelques années plus tard.


UNE ILE ?

Koh Samui en Thaïlande. J’y suis allé en mars dernier chez mon ami Stéphane Stoecklin (1). Il y vit depuis 17 ans. Les gens sont d’une gentillesse... C’est le pays du sourire.


UN COMMENTATEUR TV ?

Thierry Gilardi. J’étais pote avec lui. Pas intime mais pote. Il avait une aura, une chaleur dans la voix... Il me disait toujours : « Quand tu commentes, tu dois raconter une histoire ». Cela me rappelle un souvenir délicat. J’ai appris sa mort alors que j’étais en direct. J’ai dû l’annoncer à l’antenne.


UNE NAGE ?

La nage libre. Tu te débrouilles comme tu veux avec tes bras, avec tes jambes. Au fait, mon signe astrologique, c’est Poisson.


TA DEVISE ?

Faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.

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