Le dérèglement climatique agit-il sur l'envie ou le besoin de changement d'air ? Le micro-climat rémois semble avoir émoustillé les hormones du voyage des techniciens du cru. Six techniciens de l'agglo rémoise ont tiré leur révérence pendant l'intersaison. Tour d'horizon des spécialistes de la météo des stades et de la migration des boss de terrain.
JAMAIS LE PRINTEMPS ET L’ÉTÉ n’ont été périodes de transhumance aussi intenses ! Je ne parle pas des migrations animales mais bien de déplacements d’humains vêtus de survêtements plus colorés les uns que les autres, posés sur de drôles de chaussures aux semelles anti-dérapantes ou même cramponnées et alimentés par des datas de plus en plus performantes.
La Marne du sport a donc perdu une grande partie de ses drôles de pâtres-techniciens lors du mercato printanier. Les équipes pros ou semi-pros du département ont dû se résoudre à se séparer de leurs entraîneurs ou à subir et respecter leur envie de changement.
Les footballeurs du Stade de Reims (Ligue 1 et D1 féminine), les basketteurs du Champagne Basket (Pro B et N1 féminine), les volleyeurs du Reims Volley 51 (Ligue B), les handballeurs de Saint-Brice (N2) reprendront leur saison sous les ordres d’un staff tout nouveau et évidemment tout beau.
Le fameux choc psychologique
Les raisons invoquées ? L’envie de voir ailleurs si l’herbe est plus verte et plus grasse pour les candidats au départ, la traditionnelle fin de cycle pour les boss se cherchant un motif de divorce ou bien encore l’erreur de casting. Peu importe en fait. Dans tous les cas, il faut reconstruire et vite pour ne pas rater le bon wagon et compromettre ses chances de performance.
Ah, j’oubliais, il y a quelques petits canards dans cette communauté de nomades en goguette. Les éternels Phénix du Reims Métropole Hockey et les handballeuses du Reims CH n’ont pas remodelé leur staff. Un bémol pour ces dernières qui avaient déjà procédé à leur remaniement circonstanciel au beau milieu de leur saison en janvier dernier.
Reste à savoir et à découvrir si ces déracinements, volontaires ou pas, si ces déménagements, réclamés à cor et à cri, seront couronnés de succès. Ah, ce fameux choc psychologique !
LES CHANGEMENTS
⚽ FOOTBALL ⚽
Stade de Reims / Ligue 1
L'ex : Will Still. Aujourd’hui entraîneur du RC Lens... où il a retrouvé Benjamin Parrot (ex-directeur de la communication et du marketing rémois), promu directeur général délégué lensois.
Le point. - Une succession de « faits de Je » (escapade éclair en Angleterre, ambition d’entraîner outre-Manche et surtout communication maladroite) ont conduit le Belgo-Britannique Will Still à se mettre d’accord avec le président Caillotsur une séparation à l’amiable le 2 mai dernier.
Le p'tit nouveau : Luka Elsner (42 ans) en provenance du Havre (L1, 15e). L’ex-international slovène s’est reconverti entraîneur en 2012. Il a dirigé des clubs slovènes, chypriotes, belges et français dont Le Havre qu’il a conduit au titre de L2 en 2023.
Parole de néo-coach : « J'espère apporter ma grande passion et ma volonté de progresser sur le terrain et en dehors. » (L’Équipe)
Stade de Reims ⚽ / D1 féminine
L'ex : Amandine Miquel (photo Elodie Sainte). Elle a mené une remarquable campagne 2023/2024 en conduisant sa troupe à la 4e place de la saison régulière, synonyme de play-offs au côté des monstres de la division, l'OL, le PSG et le Paris FC. Elle a décidé de donner une nouvelle orientation à sa carrière et de satisfaire son éternelle bougeotte (Mexique, Angleterre...). Elle dirigera désormais Leicester (Super League anglaise) et les ex-Rémoises Sasha Chossenotte et Noémie Mouchon.
Le p'tit nouveau : Mathieu Rufié (41 ans). La saison dernière, il a conduit la formation de Guingamp à la 10e place de la D1 Arkema. Ses protégées avaient posé quelques problèmes aux Rémoises (victoire 1-0 à domicile, 0-0 en Bretagne).
Parole de néo-coach : « C'est un gros challenge compte tenu du travail exceptionnel accompli ces dernières années. J'ai hâte de relever ce nouveau défi. » (Sport Club)
🏀 BASKET-BALL 🏀
Champagne Basket - Masculins / Pro B
L'ex : Thomas Andrieux. Aujourd’hui entraîneur de la Chorale de Roanne (reléguée en Pro B)... où il est accompagné par Frédéric Jaudon (déjà son assistant à Châlons-Reims) et par Florian Léopold (pivot).
Le point. - La migration est contagieuse puisque tous les éléments 23/24 ont quitté le navire marnais. Vincent Dumestre a bâti son groupe avec de jeunes éléments dénichés en N1. Un pari-jeunesse encadré par un solide Masters, Javon de son prénom, un Canado-Jamaïcain qui évoluait à l'Elan béarnais la saison dernière après avoir baroudé en Europe et le pivot américain Kevin Samuel.
Le p'tit nouveau : Vincent Dumestre (36 ans) en provenance de la JDA Dijon où il occupait les fonctions d’assistant depuis 2015 (vainqueur de la Leaders Cup 2020). Il sera secondé par le jeune Espagnol Marti Zamora Mas. Vamos !
Parole de néo-coach : « J'arrive au Champagne Basket avec beaucoup d'humilité et... d'appétit. » (site du club)
Champagne Basket 🏀 - Féminines / N1
L'ex : Aurélie Lopez (photo Elodie Sainte). Son come-back (coach du RBF de 2014 à 2017 puis depuis 2022) n’a pas été un retour gagnant. Elle a été libérée par le président Philippe Sauret.
Le point. - La saison ne s'est pas déroulée comme prévu. De blessures en courtes défaites, le groupe rémois a visité tous les étages de la Ligue 2. L'ascenseur s'est arrêté à l'antépénultième niveau, synonyme de relégation en N1. La belle histoire du basket féminin rémois, commencée sous le maillot de Saint-Jacques puis celui du RBF, vient de subir un coup d'arrêt.
Le p'tit nouveau : Matthieu Trouvay (30 ans) en provenance de Franconville (N1F) où il dirigeait déjà Sarah Saint-Martin de retour sur le parquet de René Tys. Reléguée de Ligue 2, la formation rémoise a perdu tout son effectif.
Parole de néo-coach : « Notre challenge sera de rebâtir un groupe, une cohésion et une identité pour retrouver l'élite du basket français le plus rapidement possible. » (site du club)
🏐 VOLLEY-BALL 🏐
Reims Volley 51 / Ligue B
L'ex : José Amet (photo Elodie Sainte). Après une entame et une découverte de la division plutôt réussie, le groupe du coach venu d’Avignon, a calé dès les premières contrariétés (blessures de deux éléments importants et manque de rotation). L’équipe-surprise du début de saison n’a pas trouvé les clés qui auraient pu lui ouvrir la porte des play-offs. La fin de la collaboration a été actée.
Le point. - On dit toujours que la deuxième saison après une accession est la plus difficile. Rodolphe Adam, le président, a anticipé. Le championnat à venir sera... le premier d’Alexis Farjaudon. Tous les espoirs sont donc permis.
Le p'tit nouveau : Alexis Farjaudon (39 ans)
En provenance de Sainte-Maxime (N3) après avoir dirigé le Pays d’Aix Venelle (Ligue A féminine), cet ancien réceptionneur-attaquant d’1,97 m sera chargé de dynamiser le groupe rémois et de confirmer sa bonne première saison dans la sphère professionnelle.
Parole de président (Rodolphe Adam) : « J'espère qu'Alexis nous apportera de la modernité dans son approche. » (Sport Club).
🤾♀️ HANDBALL 🤾♀️
Saint-Brice / N2
L'ex : Guy Bischoff. On ne peut pas nier la qualité de son bilan. Les Bricos ont terminé 2e (meilleur 2e des six poules de N2) derrière Billy-Montigny sacré champion de France lors des finalités avec les DOM-TOM. Mais, le groupe n’a pas été présent lors des grands rendez-vous et son contrat n’a pas été reconduit
Le point. - Toujours bien placés, jamais gagnants. Les Bricos ont décidé de frapper fort avec deux pros aux manettes pour donner le ton : coach Herbulot à la baguette et Corentin Boé (32 ans et quinze années en D2) aux manettes.
Le p'tit nouveau : Yohan Herbulot (31 ans depuis le 29 juillet) en provenance de... Saint-Brice. Herbulot a mis un terme à sa carrière de joueur – dix ans dans le monde pro – à la fin de la dernière saison. Le Revinois de 2,08 m était revenu à Saint-Brice avec la perspective d’une reconversion. Sa nomination a été plus rapide que prévue, mais il n’a pas hésité.
Parole de néo-coach : « La défense sera un élément essentiel, le jeu rapide aussi. En attaque, il faudra du respect pour nos principes… » (site du club)
DERNIÈRE MINUTE
Saint-Brice promu en N1
Les efforts des Bricos n'ont pas été vains. S'ils n'ont pu accéder directement au niveau supérieur, ils ont obtenu le titre fictif de meilleur deuxième des six poules de N2. Pas si fictif que cela puisque les « défaillances financières » de certains clubs ont conduit la Fédération à solliciter le club marnais pour intégrer la Nationale 1. Un beau cadeau pour fêter la promotion en tant que coach principal de Yohan Herbulot !
STATU QUO
🤾♀️ HANDBALL 🤾♀️
Reims Champagne Handball / N1 féminine
Sébastien Bosquet (45 ans – 1,98 m) a conduit les Rémoises avec maestria en 2024. Relégables quand il a été appelé à leur chevet, Anne-Sophie Claude et ses coéquipières ont signé quelques exploits retentissants (victoires contre les top formations Besançon, Metz, Dijon) et ont validé leur maintien lors de la dernière journée sans trembler. L’ancien double champion du monde (2009, 2011) et double champion d’Europe (2006, 2010) – belle carte de visite – va rempiler et continuera donc à diriger sa fille Liloa, l’une des rescapées de cette saison galère.
Le point. - Passées de la lumière - barragistes pour monter en D2 sous la houlette de Mathieu Pfirsch - il y a deux saisons à l’ombre - bataille pour le maintien - en mai dernier, les Rémoises, désormais de Sébastien Bosquet, veulent retrouver le haut du tableau. Il faudra pour cela donner du liant à un groupe qui a perdu de nombreuses joueuses-cadres.
🏒 HOCKEY SUR GLACE 🏒
Phénix de Reims / D2
Des Flammes bleues aux Phénix, le jeune gardien devenu coach a toujours ou presque respiré hockey à Reims. Ivan Bock (48 ans) réussira-t-il à se défaire de la malédiction des play-offs qui voient les Rémois trébucher dès le premier tour des séries finales de D2 depuis de (trop) nombreuses années ? Fréquenter à nouveau la D1, l'antichambre de la Ligue Magnus, est-il accessible ?
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