top of page
  • Photo du rédacteuryves dogué

Le maître et l’élève…

Comme son entraîneur Malika Tahir il y a trente ans, la jeune Rémoise Lorine

Schild a défendu les couleurs françaises lors des championnats du monde

juniors qui se déroulaient au Canada.


La machine à explorer le temps existe-t-elle ? Les scientifiques et la logique ne peuvent ou ne veulent répondre à cette interrogation. Alors posons la question plus humblement : peut-on réécrire et embellir l’Histoire à 30 ans d’intervalle ? L’exercice est périlleux mais tellement excitant.

En 1994, la patinoire de Colorado Springs accueille les championnats du monde juniors de patinage artistique. Malika Tahir représente la France et se classe 12 e d’une compétition remportée par l’Américaine Michelle Kwan, future quintuple championne du monde et médaillée olympique.


Il y a quelques heures, Lorine Schild s’est élancée sur la glace canadienne de Calgary à l’assaut du programme libre de cette même compétition. Quel lien entre ces deux époques ? Touchée par le virus du patinage, Malika Tahir ne s’est pas résolue à raccrocher les patins quand l’heure de sa retraite sportive a sonné. Elle s’est lancée dans la carrière de coach. C’était en 1998.


Sept ans plus tard, après des expériences d’entraîneur à Avignon puis Courchevel, Malika a répondu favorablement aux sollicitations de Marie Lech, la présidente du CPAR (club de patinage artistique de Reims) et a pris la possession technique de feue la patinoire Bocquaine.


Avec grâce sur la glace


Cette même année 2005, Lorine Schild voit le jour. Il ne faudra pas bien longtemps – quatre ans seulement - pour que les trajectoires tout en arabesques et pirouettes de Malika et de Lorine se rejoignent. Depuis, elles ne se sont pas quittées. Le maître et l’élève.


Au fil du temps, les conseils de Malika la professeure ou le talent de sa protégée - à moins que ce ne soit la fusion des deux – ont été récompensés. Les podiums en Avenir ou en Novices de la petite fille ont laissé la place à des titres nationaux et à des lauriers internationaux de l’adolescente Lorine.


« Elle a besoin d’être dirigée, avoue Malika. Mais , elle ne lâche jamais et essaie de prendre tout ce qu’on lui donne. » Et Malika donne beaucoup. L’exigence de ce petit bout de femme, qui connaît la valeur du travail, se traduit par une progression constante de Lorine. Aujourd’hui, elle possède le double axel et tous les triples sauts qu’elle distille avec grâce sur toutes les glaces.


Cela n’a pas été suffisant pour atteindre son objectif d’améliorer sa 16 e place de l’an dernier et d’intégrer de Top 10 pour ces Monde de Calgary ? Il s’en est fallu de peu (11 e ). Mais, après une belle 7 e place dans le programme court (elle a terminé première européenne derrière le bataillon de jeunes Asiatiques), Lorine espérait certainement mieux.


Malheureusement, elle n’a pas confirmé dans le libre patiné sur le « Tango Yesica Lozano et le Tango de Roxanne ». La faute à quelques hésitations et à une chute sur le triple lutz.


La découverte du grand monde


Les axes de travail de Lorine sont donc tout tracés. Boulot, boulot et boulot. Mais, cela ne lui fait pas peur : « Au début de cette saison, je voyais que l’artistique me faisait perdre des points. On a beaucoup travaillé sur cet aspect et cela a payé. »


Ses notes se sont améliorées et Lorine est devenue pour la deuxième fois consécutive vice-

championne de France Elite - avec l’ambition de franchir un nouveau cap et de gravir une nouvelle marche du podium la saison prochaine - puis elle a renouvelé son bail avec le titre de championne de France junior. Les sauts (et leur fiabilité) seront certainement « à l’honneur » à son retour sur cette bonne vieille glace d’Albert 1 er  !


Le moment de revenir à la question initiale est venue. Peut-on réécrire et embellir l’Histoire ? La réécrire, non. « Mes jeunes élèves vivent ce que j’ai vécu sur la glace, confie Malika. Les valeurs que j’enseigne sont à mon image. Les valeurs de patinage sont propres à la personnalité de chacune. »


L’embellir, oui. Le forfait sur blessure de Léa Serna, qui avait devancé Lorine aux France, « obligera » - belle obligation - la Rémoise à prolonger sa saison. La fédé l’a, en effet, sélectionnée pour les championnats du monde Elite qui se dérouleront au Japon, à Saïtama, du 20 au 26 mars. Une découverte pour Lorine… et sa coach Malika.


© Photo d'illustration : Instagram de Malika Tahir




Posts récents

Voir tout
bottom of page