Le vocabulaire du volley est imagé. Difficile quelquefois pour le profane de s'y retrouver. Tentative d'explication de texte.
La smasheuse a déposé le ballon dans la boîte aux lettres. Pas assez agressives, les deux contreuses n'ont pu l'empêcher de retomber entre leurs mains et le filet. De leur côté. Photos Elodie SAINTE.
Le volley-ball occupe une place de plus en plus importante dans le microcosme du sport rémois. Engagé dans le championnat Élite (le troisième niveau national), le Reims Métropole Volley est devenu un incontournable de cette division.
Depuis la saison 2021/2022, le groupe de Clément Sattler n’a connu qu’un seul revers en saison régulière et ambitionne de valider ses remarquables résultats en décrochant le titre de champion de France à l’issue des play-offs.
Les amoureux de la discipline vont donc devoir réviser leurs connaissances pour mieux comprendre le pourquoi du comment de l’éclosion rémoise.
Block-out, pointu, manchette, corse...
Vous qui êtes un spécialiste de la télécommande ou du clic, oui, oui vous devant votre écran ou votre smartphone… vous êtes certainement déjà tombé sur la retransmission d’un match de volley et les commentaires avisés d’un journaliste et de son consultant.
Peut-être, certainement même, avez-vous été surpris par le vocabulaire employé. Block-out, manchette, pointu, corse… « C’est bon pour les pros. Moi, je suis pro…fane », êtes-vous tenté de dire. Aujourd’hui, nous allons donc essayer de décrypter l’un de ces termes que seuls les initiés maîtrisent. Clément Sattler, l’entraîneur du RMV nous en dit plus sur la « boîte aux lettres », annonciatrice de bonnes nouvelles, recommandée aux attaquants et exécrée par les défenseurs.
Il s’agit, vous l’avez deviné de glisser le précieux objet – le ballon, la lettre – dans le minuscule interstice (photo 1) délimité par les mains du bloqueur et le filet (ou par la BAL). « Le ballon frappé par l’attaquant est touché par le contre mais tombe dans le camp du défenseur », explique Clément Sattler, notre expert du jour (photo 2).
Agressivité, malice
et de quel côté du filet
Pas de quoi en faire un plat, ni un article, pensez-vous. Sauf que cette action n’est pas si anodine que cela.
« J’ai tendance à dire qu’il s’agit d’une faute de la défense, d’un manque d’agressivité du bloqueur. Mais… l’attaquant peut aussi y être pour quelque chose. Il peut provoquer cette faute technique. »
Manque d’agressivité du défenseur donc ? Peut-être. Malice de l’attaquant ? Assurément. « Au lieu de smasher, il pousse le ballon dans les mains du bloqueur qui ne sait plus trop quoi en faire » et doit se résoudre à le voir retomber de son côté du filet.
Le geste n’est pas tout à fait le même que celui d’une attaque franche. « Le smasheur ne prend pas le ballon grand bras et il cherche à masquer son intention le plus longtemps possible. »
Grands filous et petits malins
Ce « un contre un » devient de plus en plus stratégique. Le volley d'aujourd'hui, devenu plus physique, plus aérien, plus rapide, est très difficile à déjouer. Mais, s’il y a de grands filous provocateurs de fautes, il y a aussi de plus en plus de petits malins qui réussissent à retirer rapidement les mains et ainsi éviter de tomber dans le piège de la boîte aux lettres ou du block-out (l’intention est la même mais l’attaquant vise le côté des mains pour que le ballon tombe en dehors des limites).
La solution pour éviter la boîte aux lettres ? Asséner un contre parfait. Plus facile à écrire qu’à réaliser. « Le bloc est un geste très technique, précise Clément Sattler. Il associe agressivité – il s’agit d’étouffer le ballon et l’attaquant en pénétrant le camp adverse – et gestion collective, par exemple en protégeant une zone et ainsi orienter le jeu adverse dans une autre zone où l’on sera prêt à bâtir sa contre-attaque. »
Ces quelques lignes vous ont alléché, intrigué ? Vous pensez maîtriser la théorie de la boîte aux lettres. Alors place aux travaux pratiques, ou plutôt aux observations « bord terrain. »
Le RMV achève actuellement ses play-offs à René-Tys. Une victoire lors du dernier match à domicile, le 22 avril (19 heures) contre Saint-Brieuc (déjà défait la semaine dernière en Bretagne), offrirait à Clément Sattler un cadeau d'adieu sous forme d'un titre avant l'heure.
Clément Sattler : clap de fin !
Rien ne laissait supposer un tel épilogue. A quelques smashs et quelques blocs de la ligne d'arrivée, à portée de mains du titre d’Élite (le troisième niveau national), le président Rodolphe Adam et son équipe ont été assommés par la décision de Clément Sattler. Le mal du pays doubiste et de sa famille ont poussé le jeune entraîneur à interrompre son aventure rémoise.
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