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L'avers des médailles



Endene Miyem pratique le basket, un sport de statistiques. Trois participations aux Jeux olympiques, deux médailles. Le pourcentage de la Rémoise force le respect. Souvenirs et anecdotes...


LES JEUX OLYMPIQUES A REIMS - 45 MINUTES DE PARIS / ÉPISODE 4


J - 102

PARIS 2024 / CÉRÉMONIE D'OUVERTURE LE 26 JUILLET


POUR UNE FOIS, les JO de Paris, vus à travers la lorgnette rémoise, vont se décliner en mode sport co. Endy Miyem, née à Reims il y a 35 ans, est tombée dans la marmite-panier de la grosse balle orange très, très tôt. Dans le sillage familial, la petite (pas si petite que ça) Endy a rapidement appris le B - A, BA du basket au RUC (Reims Université Club) où elle partageait le ballon « avec des garçons. »


Ses dribbles main droite / main gauche, ses double pas, son habileté, bref les premiers éléments de sa panoplie sportive allaient rapidement la conduire vers les plus hauts sommets de la discipline après un perfectionnement de ses qualités à Saint-Jacques Sport de Reims.


Une demi-finale de rêve puis la chute


Ce qui nous intéresse aujourd'hui, ce sont ses trois participations aux Jeux olympiques. Ses souvenirs sont, bien sûr, argentés et bronzés depuis 2012 et 2020. Une collection presque parfaite... dont elle ne se satisfait pas totalement. « J'aurais voulu trois médailles », avoue-t-elle. Et si possible avec de l'or en prime.


Mais les États-Unis ne l'ont pas permis. « A Londres, on ne pensait pas à une médaille », reconnaît-elle. Après une demi-finale de rêve (81-64 contre la Russie), plus dure fut la chute. « On a été ridicules en finale contre les Américaines (81-50). »


Quatre ans plus tard à Rio, Endy et ses partenaires firent meilleure figure face à leurs bourreaux of London. Mais, la demi-finale perdue (67-86) les envoya dans le match - toujours périlleux - pour la dernière médaille disponible. Une véritable « aubaine » pour leurs meilleures ennemies et bêtes noires serbes...


A Tokyo (2020, en fait en 2021) et dans des « conditions Covid particulières », elles trébuchèrent à nouveau en demi-finale. Contre les hôtes de la quinzaine japonaise cette fois-ci, elles surent éviter la médaille en chocolat que les Serbes (encore elles) s'étaient pourtant promis de leur faire avaler de travers. Ouf !


« On est parties au sprint... »


Trois JO, deux médailles... Allez, le bilan est loin d'être maigre. Mais, il n'y a pas que le basket dans la vie. La preuve, quand on lui demande de regarder dans son rétro olympique, ses souvenirs n'hésitent pas à prendre la poudre d'escampette et à revenir hanter les travées du stade olympique londonien.


« Mis à part ma compétition, c'est là que j'ai vécu mes meilleurs moments des Jeux », lâche-t-elle. Tellement bons qu'elle ne réussit pas à entretenir le mystère plus longtemps. « J'ai eu la chance d'assister à la finale du 100 m. » Chance, le mot est un peu faible. Concours de circonstance conviendrait mieux. « C'est une coéquipière qui a pu se procurer des places une heure avant la finale. Il ne fallait pas musarder. On est parties... au sprint. »


Même si elle était promise au phénomène Bolt, l'épreuve-reine valait donc bien quelques efforts. C'est à l'issue d'un sprint prolongé (cela s'appelle du demi-fond) qu'Endy put vivre 9"63 de bonheur, hors du temps mais pas hors Jeux.


« J'ai croisé Bolt, Nadal, les Manaudou »


Aujourd'hui, ce n'est pas la ligne droite avalée par le Jamaïcain qui trotte encore dans sa tête mais l'ambiance électrique qui a entouré cet inoubliable moment. « Dans ce très grand stade, il y avait énormément de bruit. Et juste avant le départ... le silence s'est abattu sur les spectateurs. » Un silence lourd, pesant, assourdissant. Le calme avant la tempête ou plutôt la quiétude absolue - si elle existe - avant l'ouragan dévastateur ! « Dès le coup de feu, ça s'est mis à crier de tous les côtés. » La folie, la fête, le lâcher-prise comme on dit aujourd'hui. « A côté de nous, il y avait des supporters et des athlètes jamaïcains. Ils criaient, dansaient, dansaient... »


Ses souvenirs olympiques ne se résument pas à ces 9"63 ni à ces quelques figures chaloupées, déhanchées que ne renieraient pas les habitués de Danse avec les stars. Endy Miyem a mis à profit ses jours off (un sur deux) pour supporter ses amis de la natation, du water-polo, du judo ou encore du handball. Et puis, il y a le village olympique ! « Là, on se rend compte que l'on appartient à l'élite des sportifs du monde entier. Au summum de la haute performance. »


Quelquefois, elle a même dû se frotter les yeux et se pincer pour se persuader qu'elle ne rêvait pas. Elle évoluait tout simplement dans un monde insoupçonné mais bien réel. Un monde dans lequel les parallèles prennent un malin plaisir à prendre la tangente et à se rejoindre.


« Le premier matin, j'ai croisé Usain Bolt en allant au petit-déjeuner. Plus tard, c'est Rafael Nadal que j'ai côtoyé au réfectoire. On était dans le même bâtiment que Laure et Florent Manaudou... Rencontrer des gars comme les frères Karabatic ou Guillaume Gille avec qui nous avions de bons rapports, cela marque... »

 

Un panier copieusement garni


Aujourd'hui, Endy Miyem peut se targuer d'un palmarès unique dans la région. Sept titres de championne de France, cinq coupes de France, deux tournois de la Fédération, vainqueur de l'Eurocoupe sous les couleurs Tango de Bourges, championne d'Italie, vainqueur de deux coupes d'Italie avec Schio. N'en jetez plus...


Tous ces trophées, cela assoit sa crédibilité. Pourtant, ce n'est presque rien - il ne faut surtout pas banaliser un tel parcours - par rapport à son bilan en équipe de France.


Endy a porté la tunique tricolore à 235 reprises (7 points lors de sa première sélection le 10 juillet 2008 contre la Turquie). Au cours de ses campagnes internationales, elle a amassé des médailles de toutes les couleurs : or européen (à Riga en 2009), argent olympique (2012 à Londres), européen (2013, 15, 17, 19, 21), bronze olympique (2021), européen (2011). Elle a également connu l'honneur d'être désignée capitaine de l'équipe de France. Ouf !


Aujourd'hui, Reims lui a rendu un hommage appuyé en donnant son nom à l'un de ses gymnases, rue Henri Barbusse. Belle reconnaissance à l'issue d'une cérémonie sonorisée par des enfants du territoire rémois. Et dans quelques semaines, elle portera la flamme olympique dans les rues de sa ville natale.


Lors de l'inauguration du gymnase de la rue Henri Barbusse à son nom, Endy Miyem a été accompagnée par de nombreux enfants de clubs de l'agglomération et par Arnaud Robinet, le maire de Reims.
 

Ses premiers (doubles) pas à Reims


Endy Miyem et sa première entraîneure Carole Sauret.

« Quand elle est arrivée, Endené était contente. Contente d'être là avec ses copines. Contente de jouer au basket. » Carole Sauret n'a pas oublié les premiers pas de celle qui venait de quitter le RUC et ses équipes mixtes pour les groupes exclusivement féminins de Saint-Jacques Sport Reims. « Elle était loin de penser à la haute performance, à la victoire à tout prix. Elle avait beaucoup à apprendre techniquement. »


Des sacres aux violettes


Si l'on se replonge dans le contexte, il n'y avait rien de plus normal. Endy était encore benjamine ! Même si on la repérait de loin dans un groupe, que ce soit dans la cour de l'école Blanche-Cavarrot ou au milieu de ses coéquipières de club, elle n'avait pas encore l'âme d'une leader ni cette indispensable culture de la gagne. « J'ai souvent été sur son dos, image Carole Sauret. Il fallait la faire courir, la faire sauter, développer les qualités que tout le monde lui prêtait. »


Avec les minimes France de Saint-Jacques, avec le travail effectué au Creps sous la houlette du CTR Jean-Yves Marescal, Endy allait vite exploiter son potentiel et « ses bonnes mains, un de ses points forts depuis toujours », souligne Carole Sauret. C'est donc tout naturellement qu'elle abandonna Reims, la cité des sacres pour Toulouse, la cité des Violettes où était basé le Centre fédéral. Sa carrière venait de prendre son envol (*).


*Bourges (9 saisons), Dynamo Kours (1), Famila Schio (2), Lattes Montpellier (1), Flammes Carolo (2), Bourges à nouveau (2), Lyon/Asvel (en cours), Lynx Minesotta (WNBA)... et l'équipe de France ont profité des qualités et de l'expérience d'Endy.


 

LE PODIUM OLYMPIQUE D'ENDY


London in Gold, 銀色の東京, Rio de bronze*


Blog de sport oblige, nous avons demandé à Endené Miyem le podium de ses Jeux olympiques. La médaille d'or revient à Londres 2012. « Ces Jeux sont au-dessus de tout. C'étaient mes premiers. L'organisation était au top et la fin... presque parfaite. »


Elle attribue l'argent à Tokyo 2020. «  Il y a eu un gros bémol avec le Covid. Il y avait moins d'interactions, moins de partage avec les supporters et les autres athlètes. L'ombre du Covid planait. Il ne fallait surtout pas tomber malade. » 


Vous l'avez deviné, c'est Rio 2016 qui monte sur la troisième marche du PO (podium olympique). «  On n'a pas eu de médaille mais cela reste des Jeux olympiques. Il y a eu quelques dysfonctionnements. C'était moins carré que Londres ou Tokyo. »


*Londres en or, Tokyo en argent, Rio en bronze


 

Dernière ligne droite dans la cité des sacres


Les Bleues termineront leur préparation olympique à Reims où elles seront en stage du 16 au 22 juillet. Avec ou sans Endy Miyem ? « Cela fait un moment que je n’ai pas été rappelée dans le groupe. 

Mais, je n’ai pas toutes les cartes en main. Je ferai tout pour être présente. Je serai là, c’est sûr. Sur le terrain ou dans les tribunes de l’Arena mais je serai là. » 

Le stage s'achèvera par un tournoi de haut niveau qui verra les Tricolores affronter le Japon 19 juillet et la Chine le 21 (matchs de l'équipe de France à 19h).


La billetterie est ouverte sur le site de la Fédération / billetterie.ffbb.com

               

 

A (re) lire aussi : La saga des Jeux à la rémoise

 




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