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Les essais transformés de Philippe Verger

Sportif accompli – il a été champion de France avec le Stade français –, l’ex très solide 2e ligne a trouvé son équilibre en menant de front rugby et activité professionnelle. A quelques jours de l’ouverture de la Coupe du monde, le directeur de Reims, Tourisme et Congrès s’est retourné sur ses deux carrières.


Homme de défi : sur le pré ou devant la cathédrale de Reims.


J’aime les belles histoires. Celles qui voient les amoureux de sport vivre leur passion jusqu’au bout de… leur profession. Car souvent, c’était encore plus vrai il y a une quarantaine d’années, le sport ne nourrit ni son homme ni sa femme. La belle histoire, c’est celle de Philippe Verger, épris de rugby, du haut niveau, mais aussi de ses métiers successifs. « Un gabarit de rugbyman » est la première pensée qui vous viendra à l’esprit si jamais vous le croisez aux abords de la cathédrale de Reims.


Aujourd’hui, on sent que cela bouillonne dans la tête du directeur de « Reims, Tourisme et congrès », la nouvelle dénomination de l’Office de tourisme. Eh oui, la coupe du monde de rugby, organisée en France, approche à grands pas ou plutôt à fortes poussées du paquet d’avants et à grandes chevauchées des lignes arrières. « Les gros et les gazelles comme on les appelle dans notre jargon », précise ce deuxième ligne - un gros donc - spécialiste des luttes aériennes dans l’exercice de la touche.


Mais avant que le coup d’envoi du France – Nouvelle-Zélande tant attendu ne soit sifflé le 8 septembre, ce champion de France (1re division Groupe B) 1996 sous les couleurs du Stade Français a refait le match – les matches de sa vie – avec nous.


École de vie et valeurs essentielles


Son passé ne laissait planer aucun doute. Cette affirmation peut paraître péremptoire. Mais tellement prémonitoire. Reprenons ! Quand ce gamin devenu ado a cherché un exutoire à son trop-plein d’énergie, il s’est naturellement tourné vers le sport. La natation, l’athlétisme, le hand lui ont tendu les bras. Normal vu son gabarit. « A 18 ans, j’ai tenté le judo. Une école de vie faite de discipline et de rigueur. Mais… je m’éclatais moyen. »


Ce solide gaillard frôlant les 2 mètres ne pouvait évidemment pas passer inaperçu. Les dirigeants du club de rugby de Douai l’ont donc remarqué et sollicité. « J’ai découvert d’autres valeurs tout aussi essentielles. Celles du collectif. On sait qu’on peut compter sur les copains. »


Mais, ce n’est pas ce rugby qu’il souhaitait étreindre. Ce que Philippe Verger voulait, c’était fréquenter le haut niveau. « Je l’avais touché du regard », image-t-il en faisant référence au petit groupe d’entraînement sur lequel il s’était greffé. A Douai, il partageait en effet les séances d’athlètes au palmarès soyeuxet doré. « Il y avait Guy Drut (champion olympique du 110 m haies en 1976 à Montréal) et son frère Eric. »

Le rugby venait d’entrer dans la vie de Philippe Verger. Il n’en sortira plus.


Vingt-cinq entretiens, deux propositions


Pas de doute, le virus du ballon ovale se transmet de père en fils...


Douai, Iris Club lillois, équipe des Flandres, le capitanat… au fur et à mesure que Philippe monte dans la hiérarchie, les belles rencontres se multiplient, les contacts se nouent comme avec Yves Ajac, l’entraîneur du Bataillon de Joinville et de Pontoise, club de 3e division. Comme avec Jean-Pierre Lousteau, le président de Pontoise ou Max Guazzini, celui du Stade français…


Alors oui et il l’affirme haut et fort : « Le sport, c’est ma passion. » Mais jamais Philippe Verger ne l’a fait passer avant son avenir. A la fin de ses études (Hypokhâgne, khâgne, droit, histoire afin d’épouser la devise rabelaisienne « mens sana in corpore sano »), il décide de donner un petit coup de pouce à son activité rugbystique.


Mais où et comment marier son futur à son amour de l’ovalie ? « Je me suis dit que j’allais m’appuyer sur mes valeurs sportives pour bâtir ma vie professionnelle. » Ni une, ni deux, il se rend à la Fédé où il consulte « les coordonnées de tous les clubs de 1re, 2e et 3e division. J’ai envoyé des CV et... » Bilan de ce qui pourrait ressembler à une tentative de passage en force : vingt-cinq entretiens et deux propositions alléchantes chez L’Oréal et Nozal, une société de négoce dans la construction métallique basée à Metz.


Le choix de Metz (« je parle allemand couramment ») puis deux ans plus tard celui de rejoindre « Voyage au temps des impressionnistes » après avoir été talonné (!) par le président de Pontoise ont donné le ton à sa vie professionnelle. « Je dois énormément au rugby qui a été un moteur d’avancement individuel et collectif. Il m’a permis de décoller sur les plans physique et intellectuel. »


Bernard Laporte et les chasseurs de têtes


Vous l’avez deviné : son parcours professionnel venait de démarrer… sans mettre un terme à son parcours rugbystique : Pontoise, faux départ au Racing puis CASG, Stade Français avec qui il est champion de France du Groupe B. Durant ce périple, Philippe Verger côtoie de grands noms de l’Ovalie : Tadjan, Serrières, Blond, Cabannes, Mesnel, Laffond, Peter de Villiers (derrière lequel il pousse en mêlée), Moscato, Grimbert, Simon. Les puristes apprécieront !


L’arrivée de Bernard Laporte aux commandes techniques du Stade Français va donner un tour différent au cursus de Philippe Verger. « Il a décidé de programmer des entraînements le matin et l’après-midi. Moi, je ne pouvais m’entraîner que le soir. » La professionnalisation du rugby et le contact avec un cabinet de chasseurs de tête ont fait le reste. Cap vers le poste de directeur de la Cité de l’espace à Toulouse.


Au nom de son indispensable équilibre « sport – boulot », il signe quand même à Montauban en Fédérale 1. Mais les 55 kilomètres de route (aller) finissent par le rendre raisonnable. Il acte sa fin de carrière sportive en élite, se dirige vers les petites divisions et finit par dire stop au rugby à 44 ans en même temps qu’il entre dans la mêlée du tourisme. A Toulouse tout d’abord puis à Reims quand une opportunité se présente à lui en 2015 à la tête de l’Office de Tourisme. « Depuis, le rugby est devenu secondaire. »


Sa légitime pointe de regret s’estompe rapidement quand on évoque la coupe du monde. Où serez-vous le 8 septembre lors du match d’ouverture ? Au moment de l’entretien, Philippe Verger ne savait pas encore comment et où il encouragerait et pousserait les Bleus*. « Ce sera avec d’anciens partenaires de la mêlée certainement. Ceux avec qui j'ai pilonné, libéré de bons ballons pour les arrières. Notre amitié est solide et durable. » Cette histoire-là aussi est belle... et indestructible.


*Le Stade de Reims Rugby vous invite à suivre le match d’ouverture de la Coupe du Monde de Rugby 2023 opposant la France à la Nouvelle-Zélande (vendredi 8 septembre) sur écran géant au Complexe René Tys. L'accès à la Fan Zone se fera à partir de 19h.

L'inscription à cet événement, gratuite et obligatoire, se fait par le lien : https://www.helloasso.com/associations/stade-de-reims-rugby/evenements/retransmission-match-france-nouvelle-zelande


*Les matchs du 1er tour de l’équipe de France (sur TF1). – Vendredi 8 septembre France – Nouvelle-Zélande (21h15) ; jeudi 14 septembre, France – Uruguay (21h) ; jeudi 21 septembre, France – Namibie (21h) ; vendredi 6 octobre, France – Italie (21h).


 

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Rugby et entreprise, mêmes valeurs, même combat…


Ce n’est pas un hasard si les CV mettant en avant les expériences et compétences sportives ne disparaissent pas dans les piles des chercheurs de talents. « Au-delà des qualités et de la densité physiques développées par les entraînements, les valeurs du sport, du rugby, sont appréciées dans le monde de l’entreprise, affirme Philippe Verger. La combativité, la solidarité, l’esprit d’équipe font partie des atouts qui séduisent un chef d’entreprise. »


Lors des matchs de rugby, on apprend à inverser un résultat. Dans une entreprise, c’est le cours des choses, des négociations que l’on cherche à dompter, à maîtriser pour décrocher un contrat. « Dans la mêlée, on est soudé. Derrière les piliers, il y a des poutres (les 2es lignes), souligne Philippe Verger, puis ceux qui permettent à la mêlée de rester dans l’axe (les 3es lignes). »


Se construire, monter en compétences

En short ou en costume-cravate, la stratégie, le dynamisme, la ténacité, la solidarité sont nécessaires pour renverser des montagnes et amener le ballon dans l’en-but.


Mais pour que l’équipe atteigne son (ses) objectif (s), chacun doit remplir son rôle. Le rugby permet à l’individu de se construire… avec humilité, de progresser. De monter en compétences comme on dit dans le milieu de l’entreprise.









RUGBY FRENCH FLAIR

De belles actions aussi en dehors du terrain


Comment fêter les 25 ans de son entreprise, implantée à New-York, et surtout comment marquer les esprits ? La question taraude Ariane Daguin, fondatrice de D'Artagnan (qui commercialise du foie gras pour les restaurateurs new-yorkais). Ses retrouvailles avec Philippe Verger vont accoucher d'une idée folle : organiser un match de rugby à Central Park entre des rugbymen et des joueurs de fott américain.

L’idée a rapidement pris forme. Le 2e ligne fait jouer ses relations. « J’ai fait venir plusieurs éléments du Stade Toulousain dont Bonneval et Labit », se souvient-il. Et un beau dimanche de février 2010, pros du XV et adeptes du foot US « renforcés » par des restaurateurs du (grand) coin se sont disputé la gonfle sans parvenir à se départager (18-18).



L’association « Rugby French Flair », qui existe toujours aujourd’hui, venait de naître grâce à Philippe Verger et quelques amis qui souhaitaient faire voyager les valeurs du rugby et ses vertus sociales vers des enfants qui n’ont rien, ou si peu…


Ce qui n’était au départ qu’une idée pour essayer de transmettre le goût du rugby et de ses valeurs s’est transformé en une démarche socio-éducative. La Colombie, le Mexique, le Brésil, le Sénégal, Madagascar, Mayotte ont reçu la visite de ces amoureux du beau jeu et des belles actions… hors et sur le terrain.

 

DANS LA MARNE

  • Le rugby dans la Marne se résume à un seul club évoluant dans les divisions nationales. Depuis 1983 et au gré de ses résultats, Epernay dispute les championnats de Fédérale (Fédérale 3, F2 ou F1). Le Stade de Reims végète dans les compétitions régionales depuis (trop) longtemps après avoir fréquenté la Division 2 (fin des années 70, début des années 80).

  • Rugby Epernay Champagne - Stade Paul Chandon - Allée de Cumières 51200 ÉPERNAY / 4622z@ffr.fr

  • Stade de Reims Rugby – 25 rue Raymond Poincaré – Reims / secretaire@stadedereimsrugby.com

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